Если душа родилась крылатой - Цветаева Марина Ивановна - Страница 39
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Mais ma main — avec ta main
Ne se rencontrent pas, o ma Joie,
Tant que l’aube n’a pas rejoint l’aube nouvelle.
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On pensait — un homme!
On l’a fait mourir.
Il est mort. A jamais.
— Pleurez sur l’ange mort!
A la fin du jour,
Il chantait la beauteґ du soir.
Trois flammes de cire
Tressaillent, superstitieusement.
Des rayons eґmanaient de lui —
Cordes bru lantes sur la neige.
Et trois cierges de cire — et
Le tout au soleil! Au porteur de lumie`re!
O, regardez — comment les sombres
Paupie`res se sont enfonceґes!
O, regardez — comment
Ses ailes se sont briseґes!
Le reґcitant noir reґcite,
Les gens oisifs fla nent...
— Le chantre mort repose
Et ceґle`bre la reґsurrection.
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Probablement — derrie`re ce petit bois
Le village, ou` je vivais.
Probablement — l’amour est plus simple,
Il est plus facile, que je ne croyais.
Oheґ! — Les diables, crevez donc!
Il s’est souleveґ, il a leveґ — le fouet —
Et, apre`s l’injure — le coup, cinglant,
Et, de nouveau, les grelots chantent.
Au-dessus des bleґs faiblissants, miseґrables,
La perche se dresse — et apre`s elle une autre perche,
Et le fil de fer haut dans le ciel chante,
Et il chante la mort.
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Et une nueґe de mouches autour de haridelles indiffeґrentes,
Et le cher andrinople de Kalouga gonfleґ par le vent,
Et le cri des cailles, et le grand ciel, et
Le flot des choches par-dessus le flot des bleґs,
Et les parlotes: les Allemands, — c’est assez mais jusqu’ou`! —
Et la croix tre`s jaune derrie`re le petit bois bleu,
Et la douce chaleur, et un tel eґclat en tout,
Et ton nom, qui sonne comme: Ange.
9
Faible rayon dans les teґne`bres noires de l’enfer —
Ta voix dans le grondement et l’explosion des obus.
Et la`, dans le tonnerre, comme un quelconque
Seґraphin, elle annonce, cette voix sourde,
— On ne sait de quels anciens matins brumeux —
Combien il nous a aimeґs, nous, aveugles et anonymes,
Et le manteau bleu, et le peґcheґ — de perfidie... Et
Combien — plus tendrement — plus fortement encore —
Combien il n’a cesseґ de t’aimer, Russie, disparue
A jamais dans la nuit — pour de tristes histoires!
Et ses doigts glissent — le long de ses tempes —
Ils semblent interroger — d’un geste perdu —:
Les jours nous attendent, et la tromperie de Dieu,
Et quel nom a` venir pour un soleil qui ne se le`vera plus...
Ainsi, prisonnier en tete-a`-tete avec lui-meme,
(Ou bien cet enfant qui parle en revant)
Nous est apparu sur toute la vaste plaine —
Le cur sacreґ d’Alexandre Blok.
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Il regarde, la`, fatigueґ des lointains,
Chef sans partisans,
La` — et l’eau du torrent dans le creux de sa main —
Prince sans terres.
La` — ou`, pourtant, tout: possessions et soldats,
Et pain, et me`re.
Ton hеґritage est beau, — dispose de lui,
Ami sans amis!
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Vous, ses amis, — ne le deґrangez pas!
Vous, serviteurs, — ne le deґrangez pas!
On le voyait sur son visage:
Mon royaume n’est pas de ce monde.
Fatales, les neiges en rafales au long de ses veines
Et les eґpaules se courbaient sous le poids des ailes,
Et par la bouche et par le chant, dans l’ardeur qui
desse`che,
Il a laisseґ son a me s’envoler comme un cygne.
Tombez, tombez donc, lourds ornements!
Les ailes connaissaient leur pouvoir: voler!
Et les le`vres, qui reґpeґtaient ce mot: reґponds!
Mourir n’existe pas, je le sais!
Il boit l’aurore, il boit la mer, — a` sa soif,
Il festoie. — Et pas d’offices pour les morts!
Car celui qui pour toujours a dit: il faut e tre!
Aura du pain assez pour le nourrir.
13
Au-dessus de la plaine —
Le chant du cygne.
Me`re, n’as-tu pas reconnu ton fils?
Lui — de tre`s loin — au-dela` des nuages,
Lui, — et son dernier pardon.
Au-dessus de la plaine,
La neige fatale, en tourbillons.
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