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Если душа родилась крылатой - Цветаева Марина Ивановна - Страница 57


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C’est a` pic et nu et noir la`-haut!

Ses petits bras: deux barres.

Qui donc, sinon Zeus dans son berceau —

Tient l’aigle? Nul deґpart!

Rire. En reґponse — ailes en furie,

Griffes — perceuses: raides.

Qui me suivant — et d’eґclairs fit fuir —

Le tonnerre de l’aigle?!

Ra  le. Un rugissement deґtoneґ

A pourfendu les monts.

Lui l’a leveґ comme un Premier-neґ,

Droit comme l’Invasion.

Tsar dresseґ parmi l’onde des nues,

Et son front se laboure.

Je te l’ai sauveґ, — a` preґsent: tue!

Et libe`re l’Amour.

Soudain quoi — a craqueґ? Le cur dur

D’un bois sec: nullement!

Mais deux mains — suivant l’eґquestre — d’une

Femme — sans — son enfant!

Cruelle aurore — aux volets s’ache`ve.

C’est mon troisie`me re  ve.

Feґvrier. Deґformeґs, les chemins.

Folle neige — aux champs.

Balayeґs, tordus — les grands chemins

Par l’artel des vents.

Tantot cretes que le galop couche,

Et tantot — l’abrupt,

A talonner l’Equestre-Le-Rouge,

Ma route a son but.

Tantot la`! A porteґe de la main!

Taquin: — touche, va!

Bras absurdement tendus; devient

Neige — le cheval.

Me`ches du panache dans les yeux?

Ou saule, au virage?

Eh! les marieurs! — Ni une, ni deux...

Vents: au balayage!

Balayez, amassez les obstacles —

Plus haut que les rocs,

Que son cheval au sabot d’attaque,

Cloueґ la` — se bloque.

Les vents eґcoutent — que plainte cre`ve,

Et leur plainte cre`ve.

Il court sa course rouge sans treve,

Mon eґquestre reve.

Me`ches d’ailerons qui s’emballaient?

Ou saule, au virage?

Tenez — haut, tenez — haut les balais!

Vents: rage! A l’ouvrage!

Que voila`? Quelle butte carreґe

Emerge du sol?

Comme si la tempete cabrait

D’un coup cent coupoles.

Chasse couronneґe: enfin, la pause.

Deґja` mon front capte

Le feu des fers, deґja` dans ma paume

Le bord de la cape!

En renfort, avec glaive et tonnerre,

Le Tsar — Guerroyant!

Mais le cheval se rue et — tonnerre

Dans l’autel grondant.

J’avance et trane, telle une meute,

La troupe des vents.

Les voutes ne figent pas l’eґmeute

Des sabots sonnants.

Messe d’un mort — rond grondement monte —

Neige qui vrombit:

Le trone est renverseґ! — Vide! Monde

Sous terre — terni!

Geignez, geignez, murmurez — les murs!

Toi, neige, chahute!

L’eґcume du cheval rend obscure

L’aura des chasubles.

Titube une coupole. Oh! croulez,

Gloire et force et foi!

Et mon corps s’eґcroule, eґcarteleґ —

Les deux bras en croix.

Immense lutte d’arcs-en-ciel: tout

Lustre aura claqueґ.

Accepte-moi, toi — si pur, si doux,

Pour nous, crucifieґ.

A ta main vengeresse, on est lieґs?

Accepte le feu!

D’en haut: mais, qui sont le cavalier,

Le cheval, — les deux?

L’armure est sur lui — soleil qui brille!...

— Vol abrupt! Volons! —

La cheval — droit sur ma poitrine —

Plante son talon.

Cape de feu — aux volets s’ache`ve.

Galop de feu — treve!

Ni neige vrombissante,

Ni balayage — balai.

Ni panache emballeґ, —

Saule, au virage.

Ses me`ches grises balayeґes

Deґmarche balanceґe, — sans bec d’aigle

D’outre-nue, mais le nez fourreґ

Dans l’eґpais nuage d’un chaudron, —

Une bonne femme —

Elle a dans les mains —

Un chiffon.

Verre a` l’envers sur bouteille pas finie

On laisse — on y reviendra.

— En quoi est-ce mon reve? Et le reve dit:

Ton Ange ne t’aime pas.

Premier tonnerre sur le crane — ou coup dur

Sur le crane?! — Gens! Hola`!

Front rongeant l’oreiller sec: ce coup de dire:

Le premier: Ne t’aime pas!

N’aime pas! — Tresses de femme: nul besoin!

N’aime pas! — De bijoux rouges: nul besoin!

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