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Если душа родилась крылатой - Цветаева Марина Ивановна - Страница 53


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Non? Dans le fond sans profondeur,

Comment c  a va, mon cheґri? Pire, ou

Comme pour moi

Aupre`s d’un autre?

Amour

Le yatagan? Les flammes? C’est trop! —

Plus modestement, un mal, familier,

Comme la paume de mains aux yeux, —

Comme le nom d’un enfant —

Aux le`vres.

Il est vivant, le deґmon

En moi, il n’est pas mort!

Dans le corps: dans une cale,

En soi-me  me: en prison.

Le monde: — les murs.

Une issue: — la hache.

(Le monde — une sce ` ne, —

Balbutie le comeґdien.)

Le bouffon boiteux,

Lui, n’a pas heґsiteґ.

Dans le corps: — dans la gloire,

Dans le corps: — dans une toge.

Vis longtemps! Tu es

Vivant, — tiens a` ta vie!

(Seuls les poe`tes sont dans

Leurs os: — dans leur mensonge!)

Non, pas de promenade pour

Nous, confreґrie de chantres.

Dans le corps: — dans un peignoir

Paternel et douillet.

Nous valons mieux. Dans

Le coton, nous deґpeґrissons.

Dans le corps: — dans une stalle,

En soi-me  me: — dans un four.

Nous n’accumulons pas de

Denreґes peґrissables.

Dans le corps: — dans un mareґcage,

Dans le corps: — dans un caveau.

Dans le corps: — en exil

Extre  me. — Deґperdition!

Dans le corps: — dans un myste`re,

Sur les tempes: — dans l’eґtau

Du masque de fer.

Petite torche

La Tour Eiffel — a` porteґe de la main!

Va, a` ta main, grimpe.

Mais, tous, nous l’avons vue, et

Aujourd’hui la voyons, et d’autres choses,

Il nous parat ennuyeux

Et pas beau, votre Paris…

«Russie, ma Russie, pourquoi

Bru  ler d’un feu si clair?»

Poeme a son fils

Notre conscience — n’est pas votre conscience.

Allez — Assez! — Oubliez tout, enfants,

Ecrivez vous-me  mes le reґcit

De vos jours et de vos passions.

Loth, et sa famille de sel —

C’est notre album de famille.

Enfants, reґglez vous-me  mes les comptes

Avec la ville qu’on veut faire passer pour —

Sodome. Tu n’as pas frappeґ ton fre`re —

C’est clair, pour toi, mon ange!

Votre pays, votre sie`cle, votre jour, votre heure,

Et notre peґcheґ, notre croix, notre dispute, notre

Cole`re. Serreґs dans une pe`lerine

D’orphelin de`s votre naissance —

Cessez de prendre le deuil

Pour cet Eden que vous n’avez pas

Connu! Et pour des fruits — que vous n’avez

Jamais vus. Comprenez: il est aveugle —

Celui qui vous emme`ne a` l’office des morts

Pour le peuple, et qui mange du pain,

Et qui vous en donnera — comme

C’est rapide, de Meudon au Kouban…

Notre querelle — n’est pas votre querelle.

Enfants, creґez vous-me  mes vos propres

Deґsaccords.

Je te remercie, cher fide`le bureau!

Tu m’as donneґ ton arbre

Pour devenir bureau — et

Tu restes — un arbre vivant!

Avec ce jeu de jeunes feuillages

Au-dessus des sourcils, cette eґcorce vivante,

Les larmes d’une reґsine vivante, et

Des racines jusqu’au treґfonds de la terre.

Jardin

Pour cet enfer,

Pour ce deґlire,

Donne-moi un jardin,

Pour mes vieux jours.

Pour les vieilles anneґes,

Pour les vieux malheurs:

Le travail — les anneґes,

Les sueurs — les anneґes…

Pour les vieilles anneґes,

Les anneґes de chien —

Les bru  lantes anneґes —

Le frais jardin…

Pour le fugitif

Donne-moi ce jardin:

Sans — ni — personne,

Sans — ni — a  me!

Un jardin: ne pas marcher!

Un jardin: ne pas voir!

Un jardin: ne pas rire!

Un jardin: ne pas se moquer!

Sans aucune oreille,

Donne-moi un jardin:

Sans nulle odeur!

Sans a  me aucune!

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