Если душа родилась крылатой - Цветаева Марина Ивановна - Страница 51
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Mais, moi, je l’aimais
— Plus que quarante mille...
Moins
Quand me me, qu’un seul amant.
Par le fond, ou` sont le limon...
— Mais, moi, je —
l’aimais??
La Lettre
On n’attend pas ainsi des lettres,
On attend ainsi — une lettre.
Un morceau de chiffon,
Un filet de colle
Autour. A l’inteґrieur — un mot.
Du bonheur. — Et — c’est tout.
On n’attend pas ainsi le bonheur,
On attend ainsi — la fin:
Des soldats, une salve
Et, dans le cur — trois
Eclats de plomb. Du rouge aux yeux.
Voila`. — Et — c’est tout.
Pas le bonheur — je suis vieille!
Les couleurs, — chasseґes par le vent!
Le carreґ de la cour
Et le noir des fusils.
(Le carreґ d’une lettre:
L’encre, l’envou tement!)
Pour le sommeil de la mort
Personne n’est vieux!
Le carreґ d’une lettre.
Madeleine
1
Entre nous: les Dix Commandements:
La fournaise de dix bu chers.
Le sang des miens me repousse, —
Tu es pour moi — le sang eґtranger.
Au temps des Evangiles, —
J’aurais eґteґ une de celles...
(Le sang eґtranger — le plus envieґ,
Et le plus eґtranger de tous!)
Vers toi, avec tous mes malheurs, —
Je serais attireґe, coucheґe humblement —
Clarteґ de ce que tu es! — Mes yeux
De deґmons cacheґs, je verserais les onctions —
Et sur tes pieds, et sous tes pieds,
Et me me, simplement, dans le sable...
Les marchands, la passion vendue,
Repousseґe, — elle coule!
Par la bave de la bouche, et par l’eґcume
Des yeux, et par la sueur de tous les deґlices.
De mes cheveux j’enveloppe tes pieds,
Comme dans une fourrure...
Comme une quelconque eґtoffe, je m’eґtends
Sous tes pieds... Mais, es-tu vraiment celui
(Celle!) qui dit a` la creґature aux boucles de feu:
Le`ve-toi, sur!
2
Le flot du tissu, payeґ trois fois
Son prix, et de la sueur des passions,
Et des larmes, et des cheveux — le flot
Entier coule, coule et Lui
Fixe d’un regard bienheureux
L’argile rouge et sec, et:
Madeleine! Madeleine!
Ne t’offre pas ainsi, tellement.
3
Je ne vais pas t’interroger sur le chemin —
Que tu as suivi: tout eґtait deґja` eґcrit.
J’eґtais pieds nus, tu m’as chausseґ
De la pluie de tes cheveux et —
De tes larmes.
Je ne te demande pas, — de quel prix
Sont payeґes ces huiles.
J’eґtais nu, et des formes
De ton corps, toi, — comme d’un mur,
Tu m’as entoureґ.
Plus calme que l’eau, et plus bas que l’herbe,
Je toucherai ta nuditeґ de mes doigts.
Je me tenais droit, tu t’es pencheґe vers moi,
Tu m’as appris la tendresse de ce geste.
Fais-moi une place dans tes cheveux,
Serre-moi dans les langes — et qui ne soient pas
De lin — Porteuse d’onctions!
A quoi bon toutes ces huiles?
A qui bon toutes ces huiles?
Tu m’as baigneґ
Comme une vague.
Tu m’as aimeґe. La veґriteґ
Etait fausse. Le mensonge
Etait since`re.
Tu m’as aime`e — plus qu’on ne peut!
Au-dela` des limites!
Tu m’as aimeґe plus longtemps
Que le temps. — Un revers de main,
Et tu ne m’aimes plus:
La veґriteґ tient en cinq mots.
Deux
1
Il y a des rimes dans ce monde:
On les seґpare — et il freґmit.
Home`re, tu eґtais aveugle.
La nuit — sur tes sourcils,
La nuit — ton manteau de rhapsode,
La nuit — le rideau sur tes yeux.
Sans cela aurais-tu seґpareґ
Heґle`ne et Achille?
Heґle`ne. Achille. Donne
Des noms plus harmonieux.
Oui, le monde est construit
Contre le chaos, pour l’harmonie,
Et pousseґ a` la division,
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